Le trouble déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) et addictions

[Diffusé le 01-01-2017]

Source : Medecine Therapeutique Pediatrie 2016; 19(3): 220-4

Bouchez Jacques 1 3 *, Baylé Franck 2

1 Groupe hospitalier Pitié-Salpétrière, service de psychiatrie, 47-83 boulevard de l’hôpital, 75013 Paris, France
2 Groupe hospitalier Sainte-Anne, SHU, Paris
3 Groupe hospitalier Paul-Guiraud, Villejuif

* Tirés à part

Addiction et TDAH

Article commenté par : Dr Bertrand Lego

Dans cet article, les auteurs se sont intéressés aux relations entre le trouble de l'attention, avec ou sans hyperactivité, et l’addiction. Le trouble de l'attention (TDAH) est bien décrit d'un point de vue clinique et les associations entre le trouble et les addictions commencent à être bien documentées.

Dans la pratique de terrain, les patients souffrant d'addiction et de TDAH ne sont pas facilement diagnostiqués, les signes cliniques sont souvent masqués (automédication de la part du patient), ou méconnaissance du statut par le patient adulte lui-même.

Les auteurs mettent en avant cinq idées importantes :

1. Dans la période fragile de l’adolescence, le TDAH est un facteur de risque parmi d'autres ;

2. L'utilisation de questionnaires ou l’évaluation du comportement du patient lors de la consultation sont des éléments primordiaux pour poser le diagnostic. Les grilles ainsi qu'une recherche familiale (avec les parents) sur des éléments factuels (remarques sur le bulletin scolaire...) font partie de la consultation de routine ;

3. Le patient, dans une logique de survie, pratique des stratégies d'automédication (cannabis, anxiolytiques ou sédatifs pour "arrêter le cerveau") pour masquer les symptômes du TDAH. Ces pratiques d'après les auteurs constituent un "facteur de risque" de développer des conduites addictives plus durables ;

4. La quatrième idée, qui devrait rassurer nombre de parents, est que les traitements psychostimulants chez les patients TDAH ne favorisent pas l'apparition d'une addiction au médicament mais peuvent être un facteur protecteur ;

5. Enfin, ne pas hésiter à se faire aider par des structures spécialisées pour faire l'évaluation clinique des symptômes d'un TDAH sous l’emprise de substances.

En pratique courante, la prise en charge des adultes rencontre un écueil de taille. Une fois le diagnostic posé (entretien + grille + recherches et histoires familiales) dans un contexte pas simple, le médecin n'a pas la possibilité d'utiliser l'ensemble de l'arsenal thérapeutique, la prescription ne pouvant se faire que hors AMM, hors cadre réglementaire pour la pharmacie et hors remboursement pour le patient. Il serait bien que les futures conférences de consensus statuent dans l'intérêt du patient. 

Résumé

On retrouve fréquemment un TDAH, soit actuel soit dans l’enfance, chez des patients présentant des conduites addictives aux substances psycho-actives ou comportementales. Cette comorbidité – ou ce facteur de risque – doit amener à une évaluation complète pour mieux déterminer les cibles d’action plus spécifiques.

Abstract

A diagnosis of ADHD, either at adulthood or in childhood, is frequently made in patients presenting behavioural addictions or psycho-active substance use disorders. Such comorbidities – or risk factor – warrant a comprehensive assessment to better understand more specific interventions.

Mots clés: TDAH, addiction, enfant, adolescent.

Keywords: ADHD, addiction, child, adolescent.


Buvidal
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