Alcohol, liver disease and the gut microbiota

[Diffusé le 21-05-2019]

Source : Nature Reviews Gastroenterology and Hepatology 2019; 16(4): 235-46

Bajaj Jasmohan S.

Division of Gastroenterology, Hepatology and Nutrition Virginia Commonwealth University and McGuire VA Medical Center Richmond VA USA

Alcool, hépatopathie et microbiote intestinal

Article commenté par : L'équipe éditoriale AddictoScope

Les maladies alcooliques du foie, allant de l’atteinte bénigne à l’hépatite alcoolique et à la cirrhose, sont l’une des principales causes de morbi-mortalité dans le monde. D’autre part, la consommation d'alcool peut modifier la composition du microbiote intestinal, même avant le développement de l’hépatopathie. Ces altérations, s'aggravant avec l'évolution de l’hépatopathie, pourraient être complices de la progression de la maladie ; la fonction microbienne, via le métabolisme des acides biliaires, pouvant moduler les lésions liées à l’alcool. Egalement, les modifications du microbiote peuvent altérer les fonctions cérébrales, désignant l'axe intestin-cerveau comme une cible thérapeutique potentielle du risque de rechute alcoolique. Enfin, dans la littérature médicale, la manipulation du microbiote intestinal (probiotiques, transplantation microbienne fécale et antibiotiques) a été étudiée dans le traitement des hépatopathies alcooliques avec plus ou moins de succès.

Ainsi, cette revue de la littérature a été conduite afin de faire le point sur les études cliniques analysant le microbiote intestinal des patients atteints d’hépatopathie alcoolique. Les modifications spécifiques de l'axe intestin-foie-cerveau, complices des interactions entre le microbiote intestinal et la dépendance à l'alcool, ont été spécifiquement analysées.

La transplantation de microbiote fécal de donneurs humains alcooliques à des souris exemptes de germes, semble pouvoir provoquer chez ces dernières une translocation bactérienne et une inflammation hépatique. Cependant les lésions histologiques hépatiques ne semblent survenir que si les souris consomment elles même de l'alcool. En outre, la gravité des lésions hépatiques des souris semble d’autant plus importante que les donneurs humains sont atteints d'hépatites alcooliques. D’autre part, l’analyse de la dysbiose intestinale (mauvaise adaptation microbienne), caractérisée notamment par une production accrue d'acide biliaire secondaire, serait intéressante, ce d’autant que l’intestin grêle est le lieu où interagissent pour la première fois les acides biliaires, l'alcool et le microbiote intestinal. La modification de la physiologie des acides biliaires, pour renforcer la fonction de barrière intestinale et moduler favorablement l'axe intestin-foie, apparaît ainsi comme un domaine prometteur du développement de médicaments destinés à prendre en charge la dépendance à l’alcool. Cette modification pourrait être réalisée à l'aide de thérapies dirigées, telles que les liants d’acides biliaires, des agonistes du récepteur nucléaire Farnesoid X (FXR), ou des transplantations de microbiote fécal ciblées (notamment via la souche Akkermansia muciniphila). Enfin, l’utilisation de la modification microbienne intestinale pour atténuer les facteurs psychologiques, qui coexistent ou propagent souvent la consommation d’alcool, est un autre domaine de recherche prometteur qui nécessiterait une étude approfondie.

En conclusion, le microbiote intestinal apparaît étroitement lié au développement et à la propagation de lésions hépatiques chez les patients alcooliques. Les changements spécifiques du microbiote intestinal humain pourraient accélérer l’hépatopathie en modifiant la fonction microbienne, en particulier via le métabolisme des acides biliaires. Des essais cliniques de grande envergure, et réalisés sur le long terme, seraient nécessaires pour convertir ces premiers résultats microbiens dans la pratique clinique.

Abstract

Alcoholic liver disease, which ranges from mild disease to alcoholic hepatitis and cirrhosis, is a leading cause of morbidity and mortality worldwide. Alcohol intake can lead to changes in gut microbiota composition, even before liver disease development. These alterations worsen with advancing disease and could be complicit in disease progression. Microbial function, especially related to bile acid metabolism, can modulate alcohol-associated injury even in the presence of cirrhosis and alcoholic hepatitis. Microbiota changes might also alter brain function, and the gut–brain axis might be a potential target to reduce alcoholic relapse risk. Gut microbiota manipulation including probiotics, faecal microbial transplant and antibiotics has been studied in alcoholic liver disease with varying success. Further investigation of the modulation of the gut–liver axis is relevant, as most of these patients are not candidates for liver transplantation. This Review focuses on clinical studies involving the gut microbiota in patients with alcoholic liver disease across the spectrum from alcoholic fatty liver to cirrhosis and alcoholic hepatitis. Specific alterations in the gut–liver–brain axis that are complicit in the interactions between the gut microbiota and alcohol addiction are also reviewed.


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