Drugs, sleep, and the addicted brain

[Diffusé le 24-12-2019]

Source : Neuropsychopharmacology 2019; 45(1): 3-5

Valentino Rita J. , Volkow Nora D.

National Institute on Drug Abuse National Institutes of Health 6001 Executive Blvd, Rm 4269, MSC 9555 20892 Bethesda MD USA

Abus de substances, sommeil et dépendance

Article commenté par : L'équipe éditoriale AddictoScope

L'exposition aiguë aux substances affecte la latence, la durée et la qualité du sommeil. Avec une administration chronique, les troubles du sommeil deviennent plus graves, l'insomnie stimulant le craving et contribuant à l'impulsivité et à la rechute. Également, les troubles du sommeil associés aux mésusages de substances contribuent au dysfonctionnement cognitif des personnes dépendantes. Enfin, les thérapies médicamenteuses actuelles de la dépendance aux opioïdes, à l'alcool ou à la nicotine n'inversent pas les troubles du sommeil, créant un obstacle supplémentaire à la récupération des patients.

Le système locus coeruleus (LC)–norepinephrine (NE), un système diffus de projection du cerveau antérieur, est impliqué dans l'excitation des sujets et constitue une cible principale des abus de substances (nicotine, stimulants, opioïdes et cannabinoïdes). Les antagonistes α2-adrénergiques (lofexidine et clonidine), inhibant la décharge du LC, sont ainsi utilisés pour l'atténuation du syndrome de sevrage aux opioïdes et à l'alcool. Leur utilité reste cependant encore inexplorée, notamment dans la suppression, pendant une abstinence prolongée, de symptômes comme l'insomnie, ainsi que ses conséquences néfastes associées (irritabilité, fatigue, dysphorie et troubles cognitifs).

Comme les neurones LC–NE, les noyaux de raphé (y compris les noyaux du raphé dorsal — DRN) liés à la sérotonine (5-HT) modulent le sommeil et l'éveil grâce à des projections généralisées du cerveau antérieur. Des travaux complémentaires seraient nécessaires pour évaluer comment cibler le système de la sérotonine afin de prévenir les overdoses aux opioïdes et/ou améliorer les résultats cliniques lorsque la naloxone ne peut pas complètement les inverser.

Comme les systèmes LC–NE et DRN-5-HT, les neurones histaminiques du noyau tubéro-mammillaire forment un autre système d'éveil à projection diffuse dont les neurones sont activés par les opioïdes. Ainsi, les neurones histaminiques activent le cerveau antérieur cortical et basal, effet principalement médié par les récepteurs H1, ces dernier devenant de facto une cible alternative pour traiter les troubles du sommeil associés à l'abstinence.

Enfin, le système endo-cannabinoïde est également impliqué dans le rythme circadien et la régulation du cycle veille-sommeil, inhibant l'activité des neurones à oréxine, favorisant l'excitation, tout en augmentant l'activité des neurones concentrant la mélanine, favorisant le sommeil. Ces résultats justifient l'évaluation des antagonistes de l'oréxine, tels que le suvorexant, un médicament actuellement approuvé pour l'insomnie et les troubles liés à l'utilisation de substances.

En conclusion, bien qu'il soit de plus en plus admis qu'il existe des liens neurobiologiques entre les troubles du sommeil et la dépendance aux substances, la recherche en est encore à ses balbutiements. Des études complémentaires apparaissent nécessaires afin d'aider à identifier les cibles thérapeutiques permettant d'améliorer la qualité de vie des personnes souffrant de troubles du sommeil et de dépendance.


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