Novel psychoactive substances: overdose of 3-fluorophenmetrazine (3-FPM) and etizolam in a 33-year-old man

[Diffusé le 07-08-2018]

Source : BMJ case reports 2018; 6/4: 10.1136/bcr-2018-224995

Matthew G K Benesch1, Sahar J Iqbal2

1 Department of Surgery, Memorial University of Newfoundland, St. Johns, Newfoundland and Labrador, Canada
2 Department of Medicine, Memorial University of Newfoundland, St. Johns, Newfoundland and Labrador, Canada

Correspondence to Dr Matthew G K Benesch, mbenesch@mun.ca

Nouvelles substances psychoactives : overdose de 3-fluorophenmetrazine (3-FPM) et d'etizolam chez un homme de 33 ans

Article commenté par : L'équipe éditoriale AddictoScope

Bien qu’illégales au Royaume-Uni et dans de nombreux pays, les nouvelles substances psychoactives se multiplient à un rythme considérable sur le marché européen, essentiellement via Internet. Vendues comme « euphorisants légaux », ces composés synthétiques sont souvent présentés comme des substituts aux drogues illicites existantes, pourtant les nouvelles substances psychoactives sont dangereuses, pouvant même être létales. Ces substances sont relativement bon marché et sont souvent indétectables dans les tests de dépistage standard. Près de 200 de ces composés sont introduits chaque année, et peu d’études ont analysé leurs métabolismes ou leurs effets physiologiques. La prise en charge des patients en overdose de substances inconnues est ainsi particulièrement délicate.

Cette étude de cas présente l’observation clinique d’un homme de 33 ans retrouvé inconscient et emmené aux urgences par les membres de sa famille. Les ambulanciers avaient trouvé deux paquets vides sur le sol près du patient étiqueté etizolam 50mg et 3-fluorophenmetrazine (3-FPM) 500mg. Un homme de 33 ans qui ne répondait pas s'est pendant une heure après avoir crié et battu dans sa chambre. Les deux étiquettes ont indiqué Non pour la consommation humaine. À l'examen, il était sensible seulement aux stimuli douloureux (Score de Glasgow à 6), avec une fréquence respiratoire à 10/min, une température de 36,6°C, une saturation d’oxygène de 88%, une fréquence cardiaque à 64 battements/min, une pression artérielle de 104/61mm Hg et une glycémie de 5,1 mmol/L. Les pupilles étaient non réactives à 5 mm. Ses voies aériennes étaient claires. L'oxygénation s'est améliorée avec un masque à 12L/min. L'ECG initial a montré un rythme sinusal. À l'arrivée aux urgences, il est resté stable mais ne répond toujours pas. Le gaz sanguin artériel a révélé une acidose respiratoire (pH = 7,21 et PCO2 = 76,5 mm Hg). De la Naloxone 2 mg par voie intraveineuse a été administré sans effet. Le patient a ensuite été intubé avec de la kétamine et de la succinylcholine. Un tube nasogastrique a été inséré, une ligne artérielle a été établie et une perfusion de propofol a été commencée. Les radiographies thoraciques et la tomodensitométrie n'ont révélé aucune anomalie aiguë. L'alcoolémie était négative. Le dépistage urinaire rapide était positif pour les benzodiazépines et indéterminé pour les amphétamines. Un dépistage urinaire plus approfondi s’est avéré être négatif pour les autres drogues couramment utilisées.

Après le traitement aux urgences, le patient a été admis en soins intensifs pour suivi. Des mouvements anormaux des quatre membres type crise d'épilepsie, accompagnés d’une fièvre à 38,9°C, ont été observés dans l'après-midi de son premier jour à l'hôpital, et ce malgré une perfusion de propofol. Une antibiothérapie (vancomycine + métronidazole) a été instituée et le bilan complet n'a révélé que des cultures d'expectorations positives à Staphylococcus aureus. À J4 de l’admission, plus aucun autre mouvement anormal n'est observé et le patient est sevré du propofol et extubé une fois réveillé. Au réveil, le patient a reconnu l'utilisation orale de 3-FPM et d'étizolam. Il a également admis l'utilisation chronique de 4-AcO-Met (azomet, métacétine), bien qu'il ait nié en avoir utilisé pendant plusieurs jours. Toutes ces substances ont été achetées en ligne. Toute intention suicidaire a été écartée et le patient a reconnu avoir consommé le 3 FPM pour l'étizolam, les sachets ayant été livrés sous un packaging identique, prenant ainsi par inadvertance une dose beaucoup plus élevée d'etizolam que prévu. A J5 de l’admission, une inversion étendue de l'onde T est retrouvée à l'ECG mais le patient reste asymptomatique. La sortie est décidée à J7, le patient refusant toute prise en charge psychiatrique de son addiction. Le test de stress cardiaque, réalisé 5 jours après la sortie hospitalière, s’est révélé dans les limites de normale.

En conclusion, l'utilisation de nouvelles substances psychoactives est en constante augmentation et leurs effets secondaires lors des overdoses sont en grande partie inconnus. La polyintoxication doit être systématique envisagée tout comme la recherche de toute étiologie pouvant expliquer la présentation clinique. Une observation attentive et multidisciplinaire est alors essentielle pour faciliter la détection précoce et la prise en charge rapide de symptômes évolutifs. Dans le cas de ce patient, un coma avec inversions généralisées et retardées de l'onde T s’est finalement résolu sans séquelles.

Summary

Though illegal in the UK, in many countries novel psychoactive substances are quasi-legal synthetic compounds that are widely available online under the guise of research chemicals. These substances are relatively cheap and are often undetectable in standard drug screens. Nearly 200 such compounds are introduced yearly, and little is usually known about their metabolism or physiological effects. Consequently, managing patients in overdose situations on largely unknown substances usually involves supportive care, however anticipating and managing atypical side effects are challenging in the absence of knowledge of these compounds. In this report, we discuss our encounter with a 33-year-old unconscious man presenting with coingestion of a novel stimulant 3-fluorophenmetrazine with a rarely used benzodiazepine etizolam. This patient developed seizure-like activity and delayed widespread T-wave inversions, both of which ultimately resolved without sequelae.

Keywords: emergency medicine; drug interactions; drugs misuse (including addiction); drug misuse (including addiction);


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