Perceptions of loneliness among people accessing treatment for substance use disorders

[Diffusé le 01-09-2020]

Source : Drug and Alcohol Review 2020; 39(5): 484-94

Isabella Ingram 1,2, Peter J. Kelly 1,2, Frank P. Deane 1,2, Amanda L. Baker 3, Genevieve A. Dingle 4

1 School of Psychology University of Wollongong Wollongong Australia
2 Illawarra Health and Medical Research Institute University of Wollongong Wollongong Australia
3 School of Medicine and Public Health University of Newcastle Newcastle Australia
4 School of Psychology University of Queensland Brisbane Australia

Perceptions de solitude chez les personnes en traitement pour trouble d'usage de substances

Article commenté par : Dr Karima KOUBAA

La solitude est une émotion négative expérimentée de façon universelle et représentant une valeur prédictive négative en termes de santé publique, source de morbidité et de mortalité.

Elle se définit comme un état subjectif et émotionnel en lien avec l’absence ou la rupture de lien social avec une discordance entre la perception des liens et ceux qui seraient souhaités. L’isolement social fait par contre référence à un manque objectif et quantitatif de liens.

La prévalence de la solitude est plus élevée chez les personnes accédant à un traitement pour leur trouble d’usage de substances (35% à 79% selon 2 études.)

Cette enquête menée par une équipe australienne explore les déterminants, les caractéristiques et les conséquences de la solitude en se basant sur la théorie cognitive.

Pour cela, des entretiens individuels semi-structurés ont été conduits chez 20 participants en traitement résidentiel sur 2 structures spécialisées en addictologie. Il s’agit à 90 % d’hommes âgés de 20 à 63 ans dont 70 % déclarent « je me suis souvent senti très seul »

4 paramètres émergent de ce travail :

-les cognitions

-la qualité et l’authenticité des relations

-les comportements et habitudes inadaptés

-le rôle et l’impact des consommations sur cette solitude.

Les drogues sont responsables d’une altération de la santé physique, psychique et sociale. La consommation de produits, chez certaines personnes, a une fonction de protection vis-à-vis des autres, permet de gérer les affects négatifs dont la honte et la culpabilité de ses comportements vis-à-vis des proches, la stigmatisation sociale en lien avec l’usage de substances étant internalisée par les sujets. Les produits ont également une fonction de socialisation avec une recherche d’inclusion dans des groupes de consommateurs pairs.

Par ailleurs, la population des personnes en démarche de soin est particulièrement vulnérable à la solitude et à la rupture du lien social car en prenant de la distance par rapport aux produits et à leur réseau, elles subissent les conséquences des représentations sociales en lien avec l’usage de substances.

Les addictions sont également source de fréquents traumas, ce qui influe aussi sur le lien à l’autre et constitue un facteur de risque de solitude et d’isolement social.

Les personnes affirment l’importance des groupes de soutien et du maintien de relations et d’activités donnant un sens à leur démarche de changement.

C’est ainsi que l’approche cognitive, l’autosupport, le travail sur la faible estime de soi et le maintien du lien social représentent des cibles thérapeutiques majeures pour cette population.

Les théories cognitives suggèrent qu’une personne seule est en état d’hypervigilance vis-à-vis d’une potentielle menace sociale en raison de distorsions cognitives entrainant un trouble du lien à l’autre, un évitement social et une mise en échec des interactions, ce qui vient à nouveau entretenir le sentiment de solitude.

Le lien social représente un élément essentiel de la réhabilitation et du rétablissement des personnes en sachant que le plus efficace au plan thérapeutique est de cibler les cognitions.

« La solitude brise le cœur, tu vois ce que je veux dire…Tout un chacun veut être connecté aux autres » John (un participant)

La perception de solitude et les addictions présentent des liens d’interactions réciproques.

Abstract

Introduction and Aims Guided by cognitive theory of loneliness, this study sought to explore the experience of loneliness among people accessing treatment for substance use disorders. Specifically, contributors to, consequences and alleviators of loneliness were explored.
Design and Methods Individual semi‐structured interviews were conducted with 20 participants. Interviews were conducted onsite at two residential treatment facilities in New South Wales, Australia. Interviews were audio recorded and transcribed and an iterative categorisation approach was used to guide data analysis and reporting.
Results Four key themes emerged as contributors to and consequences of loneliness: cognitions (mistrust, perceived support from others, low self‐worth and fear of negative evaluation), quality and authenticity of relationships, unhelpful interpersonal behaviours and the role of substance use. Participants indicated that overcoming the cognitive and behavioural perpetuators helped to alleviate loneliness and also described the utility of support groups, pursuit of authentic relationships and activities that provide a sense of purpose as helpful.
Discussion and Conclusions Cognitions related to mistrust, lack of perceived support, low self‐worth, fear of negative evaluation and identification and pursuit of meaningful relationships supportive of recovery should be key treatment targets for this population.

Keywords: loneliness; isolation; substance dependence; addiction recovery; qualitative study.


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