Nicotine Addiction and E-Cigarettes

[Diffusé le 22-09-2020]

Source : Journal of Addictions Nursing 2020; 31(2): 77-8

Snow, Diane Phd, Rn, Pmhnp-Bc, Faanp, Fiaan

Diane Snow, PhD, RN, PMHNP-BC, FAANP, FIAAN, University of Texas at Arlington College of Nursing.
The author reports no conflicts of interest. The authors alone are responsible for the content and writing of the article.
Correspondence related to content to: Diane Snow, PhD, RN, PMHNP-BC, FAANP, FIAAN, 205 Hillview Drive, Hurst, TX 76054. E-mail: dianesnowpmhnp@gmail.com

Dépendance à la nicotine et aux cigarettes électroniques

Article commenté par : 'équipe éditoriale AddictoScope

La plupart des cigarettes électroniques contiennent de la nicotine à différents dosages. Ainsi, commencez à utiliser de la nicotine en aérosol (vapotage) revient à prendre le risque de développer une dépendance à la nicotine. La base neurobiologique de la dépendance à la nicotine résulte de ses propriétés renforçantes dans le cerveau, des mécanismes provoquant des fringales et des niveaux élevés d'anxiété soulagés uniquement par la nicotine. Comme avec d'autres substances addictives, la dopamine est libérée à chaque bouffée activant les neurones du système de récompense de la dopamine mésolimbique. Le cerveau apprend, par une utilisation répétée, à chercher de la nicotine pour obtenir la même « récompense ». Parallèlement à ce mécanisme de récompense, les neurorécepteurs de l'acétylcholine sont « détournés » par la nicotine, et le cerveau devient contrôlé par eux.

Après seulement 4 bouffées de cigarette ou de cigarette électronique, les récepteurs nicotiniques sont pleins à 95%, mais la plupart des gens fument une cigarette entière ou bien plus de bouffées pour la cigarette électronique. Les saveurs ajoutées aux cigarettes électroniques rendent leur utilisation encore plus attrayante et peuvent augmenter la poussée de dopamine, les saveurs sucrées agissant dans le mécanisme de signalisation cérébrale de la dopamine comme le montrent des études expérimentales réalisées chez le rat. Les Centers for Disease Control and Prevention (CDC) et la Food and Drug Administration (FDA) aux USA ont constaté une utilisation croissante des cigarettes électroniques aromatisées chez les lycéens en 2014-2018 et chez les collégiens en 2015-2018. Ainsi, les réglementations de la FDA et de chaque État américains devraient agir pour limiter les additifs aromatisants aux cigarettes électroniques.

Au niveau cellulaire, les symptômes de sevrage à la nicotine, surviennent à la suite de l'activation du facteur libérant de la corticotropine (CRF-CRF1) au niveau du noyau central de l'amygdale. Cette libération de CRF-CRF1 constitue un puissant facteur de stress (anxiété) uniquement soulagé par l'augmentation des quantités de nicotine, rendant la dépendance à la nicotine très difficile à traiter et l'abstinence difficile à maintenir. Cependant, les médicaments à base de nicotine semblent capables de bloquer l'activation du système CRF-CRF1, constituant un espoir de traitement efficace de la dépendance nicotinique à l’avenir.

D’autre part, le cerveau adolescent est en construction jusqu'à environ 25 ans et le contrôle exécutif cérébral est en grande partie l'œuvre du cortex préfrontal. Si le cerveau de l'adolescent est exposé à la nicotine ou à d'autres substances, il est plus susceptible d'avoir un mauvais contrôle cognitif et d'être dominé par la prise de décision impulsive et émotionnelle du système limbique. Ainsi, plus l'adolescent commençant à fumer de la nicotine (sous quelque forme que ce soit) est jeune, plus les chances de développer une addiction, mais aussi des problèmes d'attention et d'impulsivité à long terme, sont grandes. Enfin, certains États exigent que les cigarettes électroniques soient vendues uniquement dans les magasins de tabac pour adultes; cependant, Internet offre un accès facile aux cigarettes électroniques aux États-Unis.

En conclusion, les médecins devraient dépister à chaque visite le tabagisme de leurs patients, adultes ou adolescents. Toute personne utilisant des cigarettes électroniques devrait être évaluée pour la quantité de nicotine qu'elle utilise et cette quantité devrait être documentée à chaque visite. Egalement, fournir des données sur les milligrammes de nicotine contenus dans les cigarettes électroniques par rapport à un paquet de cigarettes classiques pourrait aider le patient à prendre conscience de la gravité du problème. Les rendez-vous de suivi porteront sur les progrès vers l'abstinence et les signaux qui déclenchent des envies (lieux, gens, odeurs, musique) devraient être identifiés et évités. Éduquer le patient sur la durée du sevrage et sur les symptômes physiques à prévoir est également essentiel. L’objectif est l’abstinence totale ce qui est parfois difficile et nécessite un suivi et soutien au long cours.

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